La ressource en eau comprend, outre les eaux de surface, cours d'eau, lacs, retenues..., les eaux " souterraines " qui s'infiltrent dans le sol et circulent dans les roches perméables. Ces réserves souterraines, nappes superficielles ou profondes jouent un rôle fondamental dans l'alimentation des rivières en période de basses eaux et l'approvisionnement des activités humaines.

Pour plus des 3/4 de sa surface, le territoire de Poitou-Charentes est constitué de terrains sédimentaires perméables potentiellement favorables à la présence de nappes souterraines importantes. De fait, 48,5 % des prélèvements annuels d'eau de ce territoire proviennent des nappes souterraines, phréatiques ou captives dont presque les 2/3 pour l'agriculture.

Afin d'améliorer la connaissance du fonctionnement des eaux souterraines, l’ex Région Poitou-Charentes a mis en place à partir de juillet 1992, un réseau dense de mesures des niveaux piézométriques sur les principales nappes de son territoire Ce réseau est constitué actuellement de 119 points de suivi automatique des niveaux répartis en Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne.

Cette opération a bénéficié d'un soutien financier de l'Europe, des Agences de l'Eau Adour-Garonne et Loire-Bretagne ainsi que du Ministère de l'Agriculture. Elle a été réalisée en étroite collaboration avec les hydrogéologues départementaux des services des anciennes Directions Départementales de l'Agriculture et de la Forêt (actuellement Directions départementales des territoires), et du Conseil Départemental de la Charente.

Le réseau piézométrique permet de connaître à tout moment le niveau des nappes à l'aplomb des points de mesures. Le niveau d'eau relevé par un piézomètre n'est pas représentatif de l'ensemble de l'aquifère et ne doit pas être assimilé à une mesure des réserves en eau. La lecture des informations fournies par le réseau doit être réalisée au regard de règles d'interprétation prenant en considération les caractéristiques techniques de l'ouvrage, le contexte géologique, la pluviométrie et le caractère ponctuel de l'observation.

Chaque année, des plans de gestion interdépartementaux limitant les usages de l'eau par bassin versant sont établis à partir des niveaux de 43 piézomètres de référence. Des seuils d'alerte sont déterminés. Ils représentent les niveaux d'eau au-delà desquels des mesures de restriction sont prises par arrêtés préfectoraux.